Plus grand que Moïse
Nous avons l’habitude d’entendre des publicités proclamer la supériorité de tel ou tel produit—c’est le meilleur goût, la plus haute qualité, la plus grande longévité, et ainsi de suite. En général, un aspect particulier du produit censé le distinguer des marques concurrentes est mis en avant. Eh bien, ça, c’est la publicité—beaucoup de promesses, mais rarement de véritables preuves à l’appui.
Les deux premiers chapitres de l’épître aux Hébreux ont présenté des affirmations impressionnantes à propos de Jésus-Christ : Il est le Créateur et le Seigneur souverain de l’univers. Il est bien supérieur aux prophètes de l’Ancien Testament, ainsi qu’aux puissants anges. Et ces affirmations sont étayées par la preuve de la révélation de Dieu, la Bible. Tout cela constituait une révélation extraordinaire pour les croyants juifs à qui cette lettre aux Hébreux était adressée.
En arrivant maintenant au chapitre 3, l’auteur fait une affirmation encore plus saisissante : Jésus est supérieur au grand Moïse lui-même. Mais, encore une fois, les preuves viennent soutenir cette affirmation.
La première preuve est la suivante : Jésus est supérieur à Moïse dans sa personne. Le fait que Jésus soit plus grand que Moïse peut sembler évident pour nous, mais pour un Juif du premier siècle, c’était une déclaration incroyablement audacieuse. Or, pour les Juifs qui étaient venus à la foi en Christ, il s’agissait d’une vérité importante à souligner. Ils étaient persécutés et sous une pression constante de revenir à la loi que Moïse avait donnée à la nation.
L’auteur commence au chapitre 3, verset 1, en leur disant de « considérer Jésus, l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons ». Il leur rappelle simplement qu’ils ont confessé Jésus comme l’« apôtre » suprême—ce mot signifie simplement « messager ». Jésus était le messager suprême venu du ciel.
Le souverain sacerdoce de Jésus deviendra un thème majeur un peu plus loin dans l’épître aux Hébreux, et nous en parlerons à ce moment-là.
Mais pour l’instant, ces deux termes élèvent Jésus au-dessus de Moïse. Oui, le verset 2 dit que Moïse fut fidèle à Dieu, mais il n’était qu’un homme, tandis que l’épître aux Hébreux a déjà révélé que Jésus est le Fils de Dieu.
Voici la deuxième preuve que présente l’auteur : Jésus est supérieur à Moïse dans son œuvre. Le verset 5 dit : « Moïse a été fidèle dans toute la maison de Dieu comme serviteur », mais Christ, dit le verset 6, « l’est comme Fils sur sa maison ».
La « maison » fait référence au peuple, à la famille de Dieu. Dans l’Ancien Testament, c’était Israël ; dans le Nouveau Testament, c’est l’Église. Jésus est le bâtisseur des deux.
L’auteur souligne que nous, le peuple de Dieu aujourd’hui, « nous sommes sa maison » (verset 6). Nous sommes l’Église que Jésus bâtit. Il ajoute : « Si du moins nous retenons ferme jusqu’à la fin l’assurance et l’espérance dont nous nous glorifions. » Cela ne veut pas dire que nous serons sauvés si nous tenons bon ; cela signifie que ceux qui sont sauvés n’auront pas envie de lâcher prise.
L’œuvre de Moïse, qui conduisit fidèlement la nation d’Israël, était impressionnante. Mais elle fut temporaire. L’œuvre de Jésus, qui bâtit l’ensemble des rachetés, est supérieure car elle durera pour l’éternité.
La troisième preuve est la suivante : Jésus est supérieur à Moïse dans sa promesse. À ce stade, certains événements qui ont eu lieu sous la direction de Moïse sont rappelés.
Les versets 8 à 11 citent le Psaume 95, qui raconte la rébellion d’Israël. La citation commence par le mot « aujourd’hui », soulignant l’urgence d’écouter cet avertissement : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la révolte, au jour de la tentation dans le désert. »
Bien que les Israélites sortis d’Égypte sous la conduite de Moïse aient vu les œuvres miraculeuses de Dieu « pendant quarante ans », ils se rebellèrent contre Dieu et contre son serviteur Moïse. En conséquence, Dieu déclara : « Ils n’entreront pas dans mon repos. »
Le « repos » fait ici référence au repos d’Israël en Canaan, la terre promise. Cette terre leur était promise s’ils obéissaient au Seigneur. Hélas, la nation dans son ensemble ne l’a pas fait, et toute cette génération d’Israélites—tous ceux âgés de vingt ans et plus, à l’exception de Josué et Caleb—mourut dans le désert (Nombres 14:26-31).
Cet avertissement contre l’endurcissement du cœur est ensuite directement adressé aux lecteurs chrétiens de l’épître aux Hébreux au verset 12 :
« Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant. »
En d’autres termes : « Suivons le Seigneur. » L’auteur ajoute : « Exhortez-vous les uns les autres… afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché » (verset 13). Il dit : « Encourageons-nous mutuellement dans le Christ à résister au recul pécheur qui nous écarte du chemin de la bénédiction et du repos spirituel. » L’auteur relie ce repos promis à Israël en Canaan à la joie de notre repos en Christ aujourd’hui.
Il commence ensuite le chapitre 4 par ces mots :
« Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. » (verset 1)
L’auteur affirme ainsi que, tandis que les Israélites de la génération de Moïse n’ont pas pu entrer dans le repos de Dieu, il existe encore un lieu de repos accessible aux croyants.
Voici quelque chose qu’il nous faut garder à l’esprit—et qui embrouille encore beaucoup de gens aujourd’hui en lisant ce texte. Canaan, le lieu de repos, n’est pas une image du ciel. Je sais que nous chantons beaucoup de cantiques qui considèrent Canaan, la terre promise, comme le symbole du ciel. Mais ce n’est tout simplement pas une comparaison juste.
Canaan était un lieu de repos et de joie qui provenait du fait de suivre le Seigneur. C’était aussi un lieu de dangers, de combats et de pas de foi. Les Israélites devaient faire confiance au Seigneur et le suivre afin d’entrer et de jouir de ce lieu de repos.
Un enseignant de la Bible l’a dit ainsi—et je ne pourrais pas être plus d’accord :
« Canaan n’est pas une image du ciel, mais de l’héritage spirituel présent du croyant en Christ. Les croyants qui doutent de la Parole de Dieu et se rebellent contre Lui ne ratent pas le ciel, mais ils ratent les bénédictions de leur héritage aujourd’hui. »
Nous pouvons manquer la joie de l’obéissance à cause de l’endurcissement de notre cœur et de nos choix pécheurs. Comme les Israélites d’autrefois, nous pouvons perdre les bénédictions de la paix et du contentement si nous choisissons de nous écarter du chemin en désobéissant au Christ.
C’est un avertissement adressé aux chrétiens : marcher avec le Christ et expérimenter la victoire dans les combats contre le péché et les tentations du monde. En fait, l’auteur dit au verset 3 : « Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. » Et le verbe « entrer » est au présent—il signifie que nous « entrons chaque jour ». Ce lieu de repos est une réalité présente, disponible pour les croyants. Et nous ne voulons pas le manquer à cause d’un cœur endurci.
Ainsi, il y eut un repos de Canaan promis à Israël dans le passé—par Moïse. Il y a un repos présent et continu pour les croyants—par Christ.
Et maintenant, au verset 10, l’auteur nous dit : « Car celui qui est entré dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes. » C’est une référence à ce moment où nous entrerons enfin dans un repos futur et éternel—un repos dans la présence de Dieu au ciel, où il n’y aura plus de combats, plus de tentations. Tous les travaux de cette vie cesseront, et nous jouirons de Lui pour l’éternité.
Moïse ne peut pas offrir un tel genre de promesse—un tel repos éternel—bien-aimés. Il ne vient que par Christ, notre Seigneur.
Le point central de ces chapitres est clair dans l’appel répété, que nous voyons encore au verset 7 : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » En d’autres termes : « Faisons-Lui confiance. Suivons-Le. Croyons à Ses promesses—elles dureront pour toujours. »
Conclusion :
La suprématie de Jésus-Christ sur toutes choses est une vérité confirmée par l’Écriture. C’est aussi une vérité qui nous assure qu’Il peut et qu’Il accordera le repos spirituel qu’Il a promis lorsque nous mettons notre confiance en Lui et que nous Le suivons.
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