Le ministère de la présence

by Stephen Davey Scripture Reference: Job 2:11–13

Je voudrais vous présenter un ministère puissant que j’appelle tout simplement le ministère de la présence. Il s’exerce lorsque vous vous présentez auprès de quelqu’un qui souffre ou qui est découragé.

Vous ne venez pas pour lui citer votre verset préféré ou lui faire un petit discours d’encouragement. Non, vous venez pour écouterserviraimer, et soutenir. Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi une formation, ni d’être éloquent ou expérimenté. Il suffit d’être là. Observons ce ministère à l’œuvre dans la vie de Job.

Dans Job 2:11, nous faisons la connaissance de trois amis de Job—trois conseillers—et disons-le clairement : dans ce chapitre, ils agissent comme il faut. Tout partira de travers lorsqu’ils ouvriront la bouche, mais pour l’instant, lisons le verset 11 :

« Les trois amis de Job, Éliphaz de Théman, Bildad de Shuach, et Tsofar de Naama, apprirent tous les malheurs qui l’avaient frappé. Ils se concertèrent pour aller lui témoigner leur sympathie et le consoler. »

Éliphaz est mentionné en premier, probablement parce qu’il est le plus âgé. Dans chaque cycle de discours, c’est lui qui parle en premier. Dans le chapitre 15, il se décrit comme un vieil homme, plus âgé que le père de Job. Il avait sans doute environ soixante-quinze ans. Son nom signifie : « Dieu est or pur ». Il était probablement un homme riche et influent dans sa ville, au sud de l’Arabie.

Vient ensuite Bildad le Shuhite. Il n’apparaît nulle part ailleurs dans la Bible. Il est originaire de Shouah, une région nommée d’après le plus jeune fils d’Abraham et de sa seconde épouse, Ketura (Genèse 25:1-2).

Il est possible que Bildad ait connu personnellement Shouah, ce qui signifie qu’il a peut-être bénéficié de la sagesse de ce descendant d’Abraham. Mais ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il était un ami de Job—et cela seul dit beaucoup sur lui.

Enfin, le troisième ami est Tsofar le Naamatite. Il prend toujours la parole en dernier, ce qui suggère qu’il était le plus jeune. Il venait de Naama, probablement située entre les actuelles Beyrouth et Damas.

Ces trois amis ont entendu parler des malheurs de Job—ce qui a pris du temps. Il a fallu encore plus de temps pour s’échanger des messages, mais ils se sont mis d’accord pour voyager ensemble et aller encourager Job. Un auteur a écrit : « Si vous avez un ami qui laisse tout tomber pour venir vous soutenir dans l’épreuve, c’est merveilleux. En avoir trois, c’est tout simplement extraordinaire. »

Nous ne savons pas combien de temps ils ont mis pour arriver—cela pourrait avoir pris jusqu’à six mois. Et quand ils arrivent, quelqu’un leur indique la décharge publique, là où Job vit désormais, dans la cendre.

Au verset 12, on lit :

« Lorsqu’ils levèrent les yeux de loin, ils ne le reconnurent pas. Ils se mirent à pleurer à haute voix. »

Le texte hébreu indique qu’ils gémissaient, criaient de douleur et de stupeur.

Le verset 12 poursuit :

« Ils déchirèrent leurs vêtements et jetèrent de la poussière sur leurs têtes en direction du ciel. »

Déchirer son vêtement depuis l’encolure jusqu’au cœur était une coutume qui exprimait la douleur intérieure. Et puisque Job est couvert de poussière et de crasse, ils s’unissent à lui en salissant aussi leurs propres vêtements et leurs cheveux.

Et maintenant, lisons le verset 13 :

« Ils restèrent assis à terre avec lui pendant sept jours et sept nuits, sans lui dire un mot, car ils voyaient combien sa douleur était grande. »

Mes bien-aimés, c’est là un puissant ministère de la présence. Et ces amis s’y prennent bien en trois points essentiels :

Premièrement, ils s’identifient à Job dans sa condition physique. Si Job est assis dans la décharge, ils s’y assoient aussi. Ils ignorent les habitants curieux venus observer.

Le verset 11 disait déjà qu’ils étaient venus pour « lui témoigner leur sympathie ». Le verbe hébreu traduit ici signifie plus que donner une accolade. Il signifie se balancer ou secouer la tête en signe de chagrin profond.

Vous avez peut-être fait cela vous-même après avoir appris une tragédie—vous couvrez votre bouche de vos mains, vous secouez la tête, incapable de parler, envahi par la tristesse.

C’est ce qu’ils font avec Job. Job ne pleure plus seul ; trois hommes pleurent avec lui au milieu des ordures. Ils hurlent leur douleur devant ses pertes tragiques.

Au fait, êtes-vous déjà allé à la décharge de votre ville ? Avez-vous déjà déposé des sacs dans un centre d’enfouissement ? Cela vous coupe le souffle. L’odeur des déchets en décomposition et les cris des oiseaux vous donnent envie de repartir après sept minutes. Imaginez y rester sept heures. Ou sept jours ? Le verset 13 dit :

« Ils restèrent assis à terre avec lui pendant sept jours et sept nuits. »

Deuxièmement, ils rejoignent Job dans son deuil et sa douleur. Sept jours et sept nuits, c’était le temps traditionnel de deuil après un décès. Ils sont là, spontanément, pour commémorer la perte des dix enfants de Job. Ils ne lui demandent pas de tourner la page. Ils entrent dans sa douleur.

Avez-vous déjà remarqué qu’on n’envoie jamais d’invitation à un enterrement ? On ne fait pas de cartons. L’information circule, et les amis viennent. Et s’ils ne peuvent pas, ils envoient des fleurs, une carte, un message pour dire : « Je suis avec toi, de tout cœur. »

Troisièmement, ils laissent Job parler en premier. Ne ratez pas cela. Soulignez-le dans votre esprit : ils attendent que Job parle en premier.

Quand nous allons au chevet d’une personne souffrante, nous avons envie de dire quelque chose pour briser le silence—quelque chose de profond, d’utile. Mais ces amis ont compris qu’il faut commencer par se taire. Ceux qui exercent le ministère de la présence ne viennent pas pour parler, mais pour observer, pleurer et écouter.

C’est un bon rappel, bien-aimés : la Bible n’est pas un pansement magique. On ne peut pas juste coller un verset sur le cœur d’un endeuillé comme un autocollant d’encouragement. L’Écriture n’est pas une aspirine. On ne peut pas dire : « Tiens, prends ces deux versets, et appelle-moi demain quand tu iras mieux. »

Les blessures physiques prennent du temps à guérir. Les blessures du cœur aussi. Si vous ne l’avez pas encore appris, apprenez-le ici : la souffrance ne s’élimine pas, elle se partage.

Un pasteur et sa femme ont perdu leur fils de dix-huit ans dans un accident. Voici ce que le père a écrit :

J’étais assis, déchiré par le chagrin. Quelqu’un est venu, m’a parlé des voies de Dieu, des raisons de ce drame, de l’espérance au-delà de la tombe. Il a parlé sans arrêt, il disait des choses que je savais être vraies. Je suis resté de marbre, sauf que je souhaitais qu’il parte. Il a fini par partir.
Un autre est venu, il s’est assis à côté de moi pendant plus d’une heure ; il m’écoutait quand je parlais, répondait brièvement, priait simplement, puis est reparti. J’ai été touché. J’ai été consolé. J’aurais aimé qu’il reste plus longtemps.

Bien-aimés, offrons ce genre de consolation aux autres : c’est cela, le ministère de la présence.

Conclusion :
Nous savons tous que les actes parlent plus fort que les paroles. Mais parfois, c’est simplement notre présence qui parle le plus fort et avec le plus d’amour. Ce ministère de la présence apporte un réconfort inestimable à ceux qui traversent la souffrance.

 

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