Aucun rayon d’espoir en vue
Peut-être les épreuves les plus difficiles de la vie sont-elles celles qui arrivent sans prévenir. Vous en traversez peut-être une en ce moment. L’une des vérités surprenantes que nous avons déjà découvertes dans la vie de Job—alors qu’il s’apprête à subir une souffrance inattendue et sévère—c’est que sa vie pieuse ne l’a pas protégé de la souffrance ; en réalité, elle l’a attirée.
Certaines personnes diront : « Oui, mais ce nuage de souffrance cache une grande bénédiction. J’ai lu le dernier chapitre : Job aura dix autres enfants, et tout se termine merveilleusement. »
Mais permettez-moi de vous encourager à ne pas courir tout de suite vers la fin du livre. Et souvenez-vous : même si Job aura d’autres enfants plus tard, ceux qu’il va perdre ne lui seront pas rendus.
Et Job, lui, ne sait pas ce qui l’attend. En fait, il ignore tout de la conversation céleste où Satan a accusé Dieu de soudoyer Job avec des bénédictions afin d’obtenir son adoration en retour. Job ne sait pas ce que nous savons—à savoir que Dieu a permis à ce nuage de souffrance d’envahir sa vie afin de nous offrir à tous un exemple de foi au cœur de la tempête.
Voici justement la tempête qui s’approche, en Job 1:14-15 :
« Un messager arriva auprès de Job et dit : “Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux, quand les Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée ; et je suis le seul à m’être échappé pour t’en informer.” »
Des bandits d’Arabie du Sud ont volé son bétail et massacré tous les ouvriers des champs.
Avant même que Job ait le temps de poser une question, au verset 16 :
« Il parlait encore, lorsqu’un autre arriva et dit : “Le feu de Dieu est tombé du ciel, a brûlé les brebis et les serviteurs, et les a consumés ; je suis le seul à m’être échappé pour t’en informer.” »
Cela devait être un feu spectaculaire, car il a tué les 7 000 brebis et tous les bergers de Job.
Avant que Job puisse reprendre son souffle, un troisième messager arrive en courant avec d’autres mauvaises nouvelles :
« Les Chaldéens ont formé trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée ; je suis le seul à m’être échappé pour t’en informer. » (verset 17)
Ces redoutables guerriers de Mésopotamie ont tout emporté : 3 000 chameaux et toutes les vies humaines sur leur passage. Seul ce messager a survécu.
En quelques instants, Job a perdu ses entreprises, sa richesse et ses employés. Et s’il pense un instant qu’au moins il lui reste sa famille, le quatrième et dernier messager accourt, probablement en larmes, et dit aux versets 18-19 :
« Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné, lorsqu’un grand vent est venu de l’autre côté du désert ; il a frappé les quatre coins de la maison, elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts ; je suis le seul à m’être échappé pour t’en informer. »
Cela semble être cette fête annuelle mentionnée au verset 4, où tous les enfants se retrouvaient pour célébrer un anniversaire. Un vent puissant—probablement une tornade—est soudainement apparu, a visé cette maison, et elle s’est effondrée. « Job, tes dix enfants sont morts. »
C’est comme si toutes les forces du ciel et de la terre s’étaient liguées contre cet homme pieux. Aucune voix rassurante ne descend du ciel pour dire : « Courage, Job, Satan éprouve ta foi. Tiens bon. »
Non, le ciel est silencieux, et il le restera pendant longtemps.
Peut-être avez-vous goûté à ce genre de souffrance. Peut-être êtes-vous comme cette femme abandonnée par son mari pour une femme plus jeune. Elle devait maintenant élever seule leurs deux enfants. Puis, au moment où le tribunal lui refuse une pension alimentaire suffisante, elle apprend qu’elle a un cancer. Elle emménage chez ses parents âgés, dans leur petite maison à deux chambres, avec leurs faibles revenus et leur santé déclinante.
C’était elle la croyante fidèle ; c’est elle qui marchait avec Dieu. Et il n’y avait pas plus de lumière autour de son nuage sombre.
Selon le récit de Job, chaque messager interrompt le précédent pour livrer une nouvelle catastrophe. J’ai pris un chronomètre et lu ces quatre messages à peu près au rythme où Job les a entendus. Cela m’a pris trente-neuf secondes.
En seulement trente-neuf secondes, la vie de Job a basculé à jamais ; en trente-neuf secondes, il a tout perdu.
Et parce que nous connaissons la conversation secrète entre Dieu et Satan, nous pouvons être certains que Satan et ses démons planent au-dessus de la scène, attendant—espérant—une parole de blasphème de la bouche de Job, ne serait-ce qu’une seule.
Immédiatement, ou peut-être après plusieurs heures, le verset 20 nous dit ce que Job fit ensuite. D’abord, « Job se leva et déchira son manteau »—un geste exprimant un cœur brisé. Puis il « se rasa la tête », coutume exprimant une perte totale d’honneur—l’humiliation face à des circonstances écrasantes.
Satan espère que c’est maintenant le moment où Job lèvera le poing vers le ciel pour maudire ce Dieu silencieux et apparemment indifférent. Mais le verset 20 ajoute : « Il se jeta par terre et se prosterna. »
Il tomba à genoux et se mit à adorer Dieu.
Si vous êtes comme moi, vous voudriez d’abord quelques explications avant de commencer à adorer. Pas Job. Sa réaction nous enseigne au moins deux leçons percutantes sur la souffrance.
Premièrement, les épreuves inattendues nous rappellent ce qui compte vraiment dans la vie. Job dit au verset 21 : « Nu je suis sorti du ventre de ma mère, et nu j’y retournerai. » On naît les mains vides, et on meurt les mains vides.
La souffrance nous oblige à distinguer le temporaire de l’éternel ; et quand tout va bien, nous perdons facilement cette perspective. Comme l’a dit un auteur : après un ouragan, personne ne court dans son quartier en pleurant la disparition de sa perceuse sans fil ou de ses clubs de golf. La souffrance a cette capacité de nous « faire lâcher prise de ce que nous aimons trop. »
Deuxièmement, la souffrance inattendue nous rappelle que tout ce que nous avons est un prêt consenti par Dieu. Job poursuit au verset 21 : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris : que le nom de l’Éternel soit béni ! » Et le verset 22 conclut : « En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu. » J’aime imaginer que le seul blasphème dans l’univers ce jour-là est venu des lèvres de Satan, car il avait échoué.
Alors que Job est là, couché dans la poussière, il affirme avec une sagesse profonde : « Le Seigneur m’a tout donné ; cela Lui appartenait dès le départ. » Bien-aimés, il n’est pas nécessaire de comprendre les plans de Dieu pour nous prosterner devant Lui.
Il y a quelque temps, on m’a remis un poème que j’ai cité lors des funérailles d’une petite fille de quatre ans. Le témoignage de sa famille ressemblait à celui de Job. Ils faisaient confiance aux promesses de Dieu, même sans avoir reçu d’explications.
Les voies de mon Père sont parfois tortueuses,
Mon cœur peut souffrir et se briser,
Mais dans mon âme je sais avec joie,
Il ne commet aucune erreur.Même si la nuit est sombre et qu’il semble
Que l’aube ne viendra jamais,
Je mets ma foi, tout mon être en Lui,
Il ne commet aucune erreur.
Conclusion :
Quand la vie nous inflige coup sur coup sans laisser entrevoir la moindre lueur d’espoir, c’est alors que nous avons le plus besoin de tomber devant Dieu dans une adoration humble. C’est dans ces moments-là que nous apprenons à L’adorer pour qui Il est, et non pour ce que nous attendions qu’Il soit.
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