Quatre étapes pour réagir face au péché
Il semble qu’aujourd’hui, beaucoup veulent changer le monde… à condition de ne pas avoir à se changer eux-mêmes. Ils souhaitent que le monde agisse correctement, mais ne sont pas prêts à vivre eux-mêmes dans la droiture.
La vérité, c’est que notre monde ne connaîtra aucun véritable changement tant que les individus ne confesseront pas leur péché et ne se tourneront pas vers le Seigneur. D’ailleurs, c’est pour cela que le Seigneur ne nous a pas demandé de transformer notre culture, mais de faire des disciples. Et un disciple à la fois peut apporter la lumière de la vérité dans un monde sombre.
Esdras avait compris ce principe en son temps, environ 450 ans avant la naissance du Christ. La nation juive avait besoin de changer. Mais cela ne se produirait que si des individus confessaient leur péché.
Même si Esdras fait face ici à une situation particulière, propre au peuple d’Israël sous l’ancienne alliance, les chapitres 9 et 10 offrent des leçons intemporelles pour nous aujourd’hui.
Avant même de quitter la Perse pour se rendre en Juda, Esdras savait que son peuple avait des problèmes de péché. Arrivé à Jérusalem, on l’informe ici, au début du chapitre 9 :
« Les chefs vinrent me dire : Le peuple d’Israël, les prêtres et les Lévites ne se sont pas séparés des peuples de ces pays et de leurs abominations… Ils ont pris leurs filles pour femmes, pour eux et pour leurs fils, et la race sainte s’est mêlée aux peuples de ces pays. » (versets 1-2)
Le problème ici n’est pas ethnique ou racial, mais spirituel. Le Seigneur avait interdit les mariages avec des idolâtres. Esdras cite l’interdiction de Dieu (voir Deutéronome 7.1–6) plus loin aux versets 11–12 :
« Le pays que vous allez posséder est souillé par l’impureté des peuples de ces pays, par les abominations dont ils l’ont rempli… Ne donnez donc pas vos filles à leurs fils, et ne prenez pas leurs filles pour vos fils. »
Et c’est précisément ce qu’ils ont commencé à faire. Même les responsables et les dirigeants juifs ont désobéi à ce commandement.
Devant cette nouvelle, observez la réaction d’Esdras. À travers ses actes, on peut identifier quatre étapes pour réagir correctement face au péché. La première étape, c’est l’angoisse. Esdras réagit immédiatement et écrit au verset 3 : « Dès que j’eus entendu cela, je déchirai mon vêtement et mon manteau, j’arrachai les cheveux de ma tête et de ma barbe, et je m’assis accablé. »
Déchirer ses vêtements était une expression classique de chagrin. S’arracher les cheveux montrait une profonde détresse. Esdras est horrifié par la gravité du péché. Ce n’est que lorsque nous sommes profondément bouleversés par notre péché que nous faisons quelque chose à son sujet.
Le verset 4 nous dit que d’autres aussi « tremblaient aux paroles du Dieu d’Israël ». Ils craignent le jugement divin. Après tout, leur récente captivité était déjà la conséquence directe de l’idolâtrie et de la rébellion contre Dieu.
Ce même soir, Esdras écrit au verset 5 : « Je tombai à genoux, et j’étendis les mains vers l’Éternel, mon Dieu. » J’appelle cette deuxième étape l’aveu.
Il prie au verset 6 :
« Mon Dieu, j’ai honte, et je n’ose lever les yeux vers toi, mon Dieu, car nos fautes se sont accumulées au-dessus de nos têtes, et notre culpabilité est montée jusqu’aux cieux. »
Voilà ce que j’appelle une confession totale du péché.
Esdras comprend à quel point leur péché est grave, surtout en comparaison avec la miséricorde que Dieu leur a récemment montrée : ils ont survécu, ils ont pu revenir dans leur terre. Et maintenant, ils se lient volontiers à des gens qui adorent de faux dieux et pratiquent toutes sortes d’immoralité.
Notez ce qu’Esdras reconnaît au verset 13 : « Tu nous as punis moins que ne le méritaient nos fautes. » Je connais des gens qui refusent de se repentir parce qu’ils trouvent Dieu trop sévère. Mais ceux qui se repentent vraiment savent que Dieu ne les a pas traités aussi durement qu’Il aurait pu.
Réagir correctement au péché ne consiste pas seulement à ressentir de l’angoisse et à admettre sa faute ; cela mène aussi à l’action. La prière d’Esdras est publique, devant le temple, et elle impressionne fortement le peuple.
Au verset 1 du chapitre 10, un grand nombre de personnes se rassemblent autour d’Esdras et commencent à pleurer à cause de leur péché. L’un d’eux, un homme nommé Shecania, dit à Esdras au verset 2 :
« Nous avons été infidèles à notre Dieu, car nous avons pris pour femmes des étrangères d’entre les peuples du pays. Mais Israël a encore de l’espérance. »
Et c’est une bonne théologie : il y a toujours de l’espoir pour les pécheurs, quel que soit leur passé, s’ils confessent leur faute. Shecania propose que le peuple fasse alliance avec Dieu pour renvoyer leurs femmes étrangères. Autrement dit : « Soyons sérieux dans notre volonté de changer de vie. » Je ne connais pas grand-chose de Shecania, mais il a manifestement été assez courageux pour changer lui-même et encourager les autres à en faire autant.
Esdras fait alors prêter serment au peuple, engageant chacun à dissoudre ces mariages. Après une nuit de jeûne, il publie une proclamation demandant à tout le monde de se rassembler à Jérusalem. Trois jours plus tard, tout le monde est réuni, sous une pluie battante. Mais Esdras prêche quand même, avec une grande puissance. Dans son sermon, il déclare :
« Confessez votre faute à l’Éternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté. Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. » (verset 11)
Gardez à l’esprit que cette mesure est unique, pour une période unique dans l’histoire d’Israël. Cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui un croyant devrait divorcer de son conjoint non croyant. Le Nouveau Testament donne des instructions à ce sujet – et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire 1 Pierre 3, où une femme croyante est encouragée à respecter son mari incroyant et à gagner son cœur sans même dire un mot.
Le peuple est convaincu. Il confesse son péché et procède à des changements concrets dans sa vie, signe d’une véritable repentance.
Mais ce changement ne se fait pas du jour au lendemain. Chaque cas doit être examiné. Si, par exemple, une épouse étrangère est devenue croyante, le mariage est conservé. Rappelez-vous : Boaz a épousé une ancienne idolâtre et femme païenne nommée Ruth.
Il reste une dernière étape pour bien réagir face au péché. Avec l’angoisse, l’aveu et l’action, il faut aussi la responsabilité. La deuxième moitié du chapitre 10 dresse la liste des hommes ayant épousé des femmes païennes et idolâtres. Je peux vous dire que le simple fait d’être mentionné dans cette liste publique de 113 noms suffit à établir la responsabilité. Personne n’aurait voulu y rester longtemps.
Beaucoup se sont tournés vers Dieu dans la repentance. Et nous devrions en faire autant aujourd’hui, bien-aimés. Nous péchons tous. La question, c’est : comment réagissons-nous ? Apprenons à prendre régulièrement ces quatre étapes – l’angoisse, l’aveu, l’action, et la responsabilité – et marchons en communion avec Dieu.
Conclusion :
Nous vivons à une époque où le péché est excusé, justifié, et même souvent célébré. Esdras nous rappelle que le péché devrait nous horrifier, afin que nous le confessions, que nous nous en détournions, et qu’avec la grâce de Dieu, nous l’évitons ainsi que ses conséquences.
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