Le modèle d’Esdras pour la vie et le ministère
Entre les chapitres 6 et 7 du livre d’Esdras, cinquante-huit années se sont écoulées. Durant ces cinquante-huit ans, l’enthousiasme suscité par l’achèvement du temple s’est peu à peu dissipé. Le peuple prospérait, cultivait sa terre, et profitait de ses maisons. Mais il s’était contenté d’une relation médiocre avec Dieu.
Zorobabel avait conduit la reconstruction du temple. Néhémie viendra plus tard pour rebâtir la ville. Mais quelqu’un doit maintenant venir rebâtir le peuple. Ce peuple a besoin d’un réveil spirituel.
Et voilà qu’au chapitre 7, nous faisons la connaissance de l’homme qui va déclencher ce réveil : il s’agit de l’auteur même de ce petit livre. Il s’appelle Esdras.
Les premiers versets du chapitre 7 nous donnent quelques informations biographiques. Esdras est un prêtre, un descendant direct d’Aaron, le premier grand-prêtre d’Israël. Le verset 6 le décrit aussi comme « un scribe versé dans la loi de Moïse ». Autrement dit, c’est un érudit et un enseignant de la Bible.
Nous ne savons pas quelle fonction officielle Esdras occupe en Perse, mais à ce moment-là, il y est encore, et il semble avoir un accès personnel au roi perse Artaxerxès. En fait, on nous dit à la fin du verset 6 que « le roi lui accorda tout ce qu’il avait demandé ».
Cela ressemble à une belle situation, si vous voulez mon avis. Mais pourquoi le roi était-il si favorable à Esdras ? Le verset 6 nous le dit : « La main de l’Éternel, son Dieu, était sur lui. » D’ailleurs, c’est un thème récurrent dans la vie d’Esdras. Vous lirez quelque chose de similaire six fois dans les chapitres 7 et 8 — la bonne main de Dieu est sur sa vie et sur son ministère. Et c’est par la main de Dieu qu’Esdras conduit un groupe d’exilés à Jérusalem.
Mais Esdras ne court pas partout en fanfaronnant comme un coq qui prend tout le crédit. Au contraire, au verset 10, la Bible nous dit : « Esdras avait appliqué son cœur à étudier la loi de l’Éternel, à la mettre en pratique et à enseigner en Israël les prescriptions et les règles. »
Alors que nous poursuivons aujourd’hui notre voyage de la sagesse, je veux vous encourager à suivre le modèle d’Esdras, tant dans la vie que dans le ministère. Esdras avait décidé dans son cœur d’apprendre la Parole de Dieu, de lui obéir, de la vivre et de la transmettre aux autres.
Le reste des chapitres 7 et 8 nous donne des détails sur le retour d’Esdras à Jérusalem et sur tout ce que cela impliquait. Une lettre officielle du roi qui autorise ce retour est citée ici. Le verset 13 en rapporte ce décret :
« J’ordonne que tout membre du peuple d’Israël, de ses prêtres et de ses Lévites, qui réside dans mon royaume et qui veut librement aller à Jérusalem, aille avec toi. »
Il est donc clair que c’est bien ce qu’Esdras avait demandé au roi.
La lettre du roi est vraiment remarquable, et il ne faut pas manquer de voir la main providentielle de Dieu à l’œuvre ici. Au verset 14, le roi Artaxerxès autorise Esdras à examiner si le peuple de Juda vit selon la loi de Dieu – c’est-à-dire selon les cinq premiers livres de la Bible.
Esdras est également autorisé à emmener avec lui de l’argent et de l’or, et à acheter tout ce dont il a besoin pour le temple (versets 15–17). Mais le roi lui dit essentiellement qu’il n’a pas besoin de garder les reçus pour justifier ses dépenses. Il déclare :
« Ce qui vous semblera bon, à toi et à tes frères, de faire avec le reste de l’argent et de l’or, vous le ferez selon la volonté de votre Dieu. » (verset 18)
Le roi accorde une confiance totale à Esdras pour gérer ces fonds avec intégrité.
Et ce n’est pas tout. Artaxerxès va même plus loin et donne à Esdras, en quelque sorte, un chéquier vierge lié à la banque royale de Perse. Écoutez ce qu’il écrit au verset 21 :
« Moi, le roi Artaxerxès, j’ordonne à tous les trésoriers d’Outre-Fleuve : tout ce qu’Esdras… vous demandera, qu’il lui soit accordé avec empressement. »
C’est extraordinaire ! Et Esdras reconnaît que cela vient de Dieu. Il écrit :
« Béni soit l’Éternel, le Dieu de nos pères, qui a inspiré au roi de vouloir glorifier la maison de l’Éternel à Jérusalem, et qui m’a témoigné sa bienveillance devant le roi… J’ai repris courage, car la main de l’Éternel, mon Dieu, était sur moi, et j’ai rassemblé des chefs d’Israël pour qu’ils partent avec moi. » (versets 27–28)
Le chapitre 8 commence par une liste des personnes qui se préparent à retourner à Jérusalem avec Esdras. Mais très vite, Esdras se rend compte qu’aucun Lévite n’est présent. Or, les Lévites sont essentiels au renouveau spirituel de la nation, car ils enseignent la Parole de Dieu. Là encore, au verset 18, on nous dit que la bonne main de Dieu permet à Esdras et à d’autres chefs de recruter un certain nombre de Lévites pour les accompagner.
Avant de commencer leur voyage vers Jérusalem, Esdras appelle à un temps de jeûne et de prière. Ils vont prier spécifiquement pour obtenir la protection divine en chemin. N’oubliez pas qu’ils transportent une quantité impressionnante d’or et d’argent destinés au temple.
Écoutez Esdras au verset 22 :
« J’aurais eu honte de demander au roi une escorte de soldats et de cavaliers pour nous protéger contre l’ennemi en chemin, car nous avions dit au roi : La main de notre Dieu est favorable à tous ceux qui le cherchent, mais sa force et sa colère sont contre tous ceux qui l’abandonnent. »
Autrement dit, puisque Esdras avait proclamé au roi la puissance de Dieu pour les protéger, il ne voulait pas ensuite se contredire en demandant une escorte militaire. Il était plus préoccupé par la réputation du Seigneur que par sa propre sécurité.
Mais ne vous méprenez pas : ils ont bel et bien besoin de protection – une protection divine. Ils voyagent avec femmes, enfants, et trésors. L’or et l’argent mentionnés aux versets 26 et 27 représenteraient aujourd’hui des millions d’euros.
Esdras et ses compagnons n’ont jamais suivi de cours d’escrime. Ce ne sont pas des soldats, et des brigands auraient été ravis de s’emparer de leurs biens !
Le voyage commence enfin, et le seul commentaire donné se trouve au verset 31, où Esdras témoigne : « La main de notre Dieu était sur nous, et il nous délivra de l’ennemi et des embuscades en chemin. » Après quatre mois de voyage (voir Esdras 7.9), ils arrivent sains et saufs à Jérusalem. Ils livrent l’or, l’argent et les ustensiles du temple, puis offrent des sacrifices de reconnaissance dans le temple. Et je suis certain qu’ils étaient profondément reconnaissants !
Esdras et ses compagnons comprennent bien que sans la main de Dieu sur eux, jamais ils ne seraient arrivés à destination. Et tout ce qu’ils veulent, c’est remercier Dieu.
Suivons le modèle que nous voyons ici dans la vie et le ministère d’Esdras. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons, et tout ce que nous espérons devenir est le fruit de la bonne main de Dieu et de Sa grâce sur nos vies. Alors, commençons dès aujourd’hui à Lui rendre grâce.
Conclusion :
L’œuvre de Dieu est précisément cela : Son œuvre. Comme Esdras, nous devons nous engager à connaître, obéir et enseigner la Parole de Dieu, tout en nous rappelant – et en rappelant aux autres – que tout ce que le Seigneur accomplit par nous, c’est uniquement par Sa faveur, Sa grâce.
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