La construction commence… puis s’arrête !

by Stephen Davey Scripture Reference: Ezra 3–4

Il est rare qu’une équipe remporte un championnat deux années de suite. Que ce soit le Super Bowl ou un tournoi de golf, tenir ce trophée de champion entre les mains, année après année, est hautement improbable.

Cela tient en grande partie à la pression supplémentaire des attentes, à un excès de confiance, et surtout à la détermination des autres athlètes à tout faire pour que vous ne gagniez pas à nouveau. Il y a toujours de l’opposition, et rien n’est garanti.

Il en va de même pour ceux qui suivent le Seigneur. La vie peut être très difficile par moments, mais il ne nous a jamais été promis que notre chemin serait facile. On dit souvent qu’il n’existe pas d’opportunité sans opposition. En effet, les deux font partie de la vie chrétienne.

C’est aussi l’expérience des captifs juifs libérés par le roi Cyrus. Ils sont retournés en Juda et à Jérusalem après soixante-dix ans de captivité. Dans les mois et les années qui suivent, ils vont vivre des opportunités et des réussites, mais aussi des oppositions et des déceptions.

Nous sommes maintenant au chapitre 3 d’Esdras, et les exilés juifs sont de retour dans le pays depuis environ trois mois. Le verset 1 nous dit : « Le peuple s’assembla comme un seul homme à Jérusalem. » Autrement dit, il y a un véritable sentiment d’unité nationale et de communion fraternelle.

Et la première chose à faire est de reconstruire l’autel des holocaustes pour offrir des sacrifices selon la loi. L’adoration de Dieu est leur priorité – même avant leur propre sécurité personnelle en reconstruisant Jérusalem.

Ainsi, même s’ils craignent les populations vivant autour de Jérusalem, ils se concentrent sur l’installation de l’autel et la célébration de la fête des Tabernacles, ou des Cabanes. Cette fête était un temps de reconnaissance, rappelant comment Dieu les avait fait sortir d’Égypte et guidés dans le désert.

Pourtant, leur adoration reste limitée, d’une certaine manière, car le temple de Jérusalem avait été détruit par les Babyloniens. Comme l’explique le verset 6 : « Les fondations du temple de l’Éternel n’étaient pas encore posées. » Pour y remédier, ils s’unissent et lancent une campagne de financement pour la reconstruction du temple. Le verset 7 nous dit :

« Ils donnèrent de l’argent aux tailleurs de pierre et aux charpentiers, ainsi que de la nourriture, des boissons et de l’huile aux Sidoniens et aux Tyriens, pour qu’ils apportent par mer jusqu’à Joppé des bois de cèdre du Liban, selon l’autorisation qu’ils avaient reçue de Cyrus, roi de Perse. »

Il leur faudra encore sept mois pour planifier ce projet de construction. Ensuite, Zorobabel et le prêtre Josué nomment des Lévites pour superviser les travaux (versets 8-9), et la construction commence. Il ne faut pas longtemps avant que les fondations soient terminées, et le peuple s’arrête alors pour célébrer.

Avec les prêtres et les Lévites en tête, le verset 11 dit :

« Ils chantaient en répondant les uns aux autres, louant et rendant grâce à l’Éternel en disant : Car il est bon, car sa miséricorde envers Israël dure à toujours. Et tout le peuple poussa de grands cris de joie en louant l’Éternel, parce que les fondations de la maison de l’Éternel étaient posées. »

Imaginez la différence entre ce peuple et leurs ancêtres qui avaient été emmenés en captivité soixante-dix ans plus tôt. Cette nation autrefois rebelle et idolâtre est devenue un peuple humble et reconnaissant, qui adore maintenant le seul vrai Dieu vivant.

Gardez à l’esprit qu’ils ne fêtent pas un projet terminé. Seules les fondations ont été posées – c’est tout. Mais ils ne vont pas attendre que tout soit achevé à la perfection pour s’arrêter et remercier Dieu – et nous ne devrions pas attendre non plus.

La reconnaissance ne devrait pas se limiter à un après-midi autour d’un repas de dinde et d’une part de tarte à la citrouille. Les temps de reconnaissance devraient se produire souvent – même lorsque tout n’est pas terminé, même quand la vie ne se déroule pas sans accroc.

Mais certaines personnes présentes ne chantent pas aussi fort. Le verset 12 nous dit :

« Mais beaucoup… des anciens qui avaient vu le premier [temple], pleuraient à haute voix lorsqu’ils virent poser les fondations de cette maison. »

Certains parmi les plus âgés se souviennent du temple de Salomon. Ils l’avaient vu. Et ils peuvent dire que ce nouveau temple ne sera pas aussi grandiose et magnifique que celui de Salomon. Ce sont des larmes sincères alors qu’ils se remémorent ce qu’ils ont perdu.

Néanmoins, tous finissent par sécher leurs larmes et reprendre ce chantier, qui est essentiel à la pleine restauration de l’adoration du Seigneur. Il est clair qu’au cours de ces premiers mois, le peuple a connu un succès remarquable : ils ont reconstruit l’autel, repris les sacrifices, et posé les fondations du nouveau temple. Mais tous ces succès du chapitre 3 vont rencontrer une opposition dans le chapitre 4.

Leurs chants de reconnaissance et leurs cris de louange à Dieu atteignent apparemment les oreilles de leurs voisins, décrits ici au verset 1 du chapitre 4 comme des « adversaires ». Ces adversaires sont les Samaritains, descendants d’Israélites du Nord qui avaient échappé à la déportation assyrienne, étaient restés dans le pays et avaient épousé des étrangers installés par les Assyriens. Ils ne veulent pas du retour des Juifs à Jérusalem, ni d’une religion concurrente dans le pays.

Même s’ils proposent d’aider à reconstruire le temple, Zorobabel et les autres dirigeants perçoivent leurs véritables intentions et refusent leur offre. Ils leur répondent au verset 3 :

« Vous n’avez rien à faire avec nous pour bâtir une maison à notre Dieu ; nous seuls la construirons pour l’Éternel, le Dieu d’Israël. »

Et en effet, les Samaritains révèlent leurs vraies intentions en tentant désormais d’arrêter la reconstruction du temple. Le verset 4 nous dit qu’ils découragent les ouvriers ; le verset 5 ajoute qu’ils soudoyèrent des conseillers pour faire échouer leur entreprise.

Au verset 6, Esdras, l’auteur, évoque un événement qui surviendra cinquante ans plus tard, lorsque les Samaritains écrivent une lettre au roi perse Assuérus – un personnage que nous allons rencontrer de près dans le livre d’Esther.

Et dans cette lettre, les Samaritains multiplient les accusations. Voici ce qu’ils écrivent au roi, aux versets 12-13 :

« Ils rebâtissent cette ville rebelle et mauvaise. Ils achèvent les murs et réparent les fondations… Si cette ville est rebâtie… ils ne paieront plus de tributs… et le revenu royal en sera diminué. »

En d’autres termes : « Ô roi Assuérus, ces gens vont vous voler et rendre votre vie misérable. » Vous pouvez imaginer à quel point cette lettre attire l’attention du roi !

Cette référence future dans le chapitre 4 est donnée par Esdras pour souligner l’opposition persistante que le peuple juif a dû affronter au fil des ans alors qu’il cherchait à se rétablir dans le pays.

Le verset 24 nous ramène ensuite au temps présent, reprenant le récit du verset 5, et nous apprend que le peuple est tellement découragé par ces faux conseillers et les menaces implicites de leurs ennemis que les travaux du temple s’arrêtent. Pendant les quinze années suivantes, rien ne sera fait – la fin du verset 24 le précise – « jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse. »

Laissez-moi vous dire qu’une parole décourageante peut arrêter un croyant dans son service pour le Seigneur aussi facilement qu’une persécution ouverte. C’est un bon rappel pour nous aujourd’hui de rester unis et de persévérer dans l’œuvre que Dieu nous a confiée.

Honnêtement, la famille de l’Église devrait être un lieu où l’on entend des paroles d’encouragement. Nous sommes entourés d’un monde hostile et décourageant, et l’Église devrait servir d’abri pendant la tempête – un lieu de refuge où nous nous encourageons les uns les autres à servir notre Seigneur vivant et véritable.


Conclusion :
Les Juifs revenus dans leur patrie après l’exil ont compris que suivre sincèrement le Seigneur, c’est faire de l’adoration une priorité. Mais ils ont vite découvert qu’un tel engagement, s’il glorifie Dieu, attire aussi l’opposition du diable.

 

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